Compte rendu SaintéLyon 2009, par Laurence Bordier Si je devais résumer cette course en une phrase, je dirai "Une sacrée aventure physique et humaine". Arrivée Saint-Etienne à 20h45 après avoir diner avec ma copine Marie (qui venait de courir 169KM en Algérie une semaine avant....), bref ambiance plutôt détendue. Puis , entrée dans le parc des sports!! Une drôle ambiance, effervescence partout, odeur de crèmes chauffantes/anti-douleur, rires nerveux et excités, un gymnase rempli d'hommes et de femmes inquiets et impatient que la tempête soit passée. Marie s'occupe de moi, m'aide à régler mon sac, sa présence et celle de ses enfants me font du bien. Puis c'est le départ, avec toutes ces frontales, les encouragements du public et des relayeurs....C'est parti! Et là, toutes les petites phrases (les vôtres et celles des autres) me reviennent à l'esprit: ça va bien se passer, prends du plaisir, ne subit pas, n'oublies pas de démarrer doucement.....tout ça trotte dans ma tête à toute vitesse. Un pas après l'autre le cordon lumineux se déploie dans la nuit. Conditions météo idéales, 6°, pas de pluie, presque pas de vent. 16ème kilo, ravito, manger et boire, impératif. Tout va bien, je suis toute seule, personne ne me parle, chacun vit sa course. Je ne m'arête pas longtemps. Les jambes et la tête vont bien (même si mes douleurs aux ischios étaient là dès le départ), je suis heureuse d'être là, un an après celle que je n'ai pas faite. Début des chemins très boueux et très caillouteux! Je pense à Bruno et me dit qu'il a effectivement dû souffrir l'année dernière, car même moi qui aime ça, j'ai manqué tomber un certain nombre de fois. Eclairageinsuffisant. Même avec ma petite lampe d'appoint, c'est parfois limite. Tantpis pour moi.Ravito 22KM, 28KM, 34KM, tout va bien, même pas mal...manger, boire, puisd'un coup, petit coup de mou après une longue descente boueuse etcaillouteuse ou j'ai assister à une belle gamelle, un relayeur quidescendait à fond et qui a fauché le gars qui était juste devant moi (désolépour lui, et ouf c'était pas moi!).Je me dit ok, marche, mange (des tucs, merci Muriel), boit et ne t'arrêtepas. Je marche environ 500 m, le temps suffisant pour me regonfler, je penseà mes enfants, à mon mari, je repars.45KM, ravito ok, je refais le plein d'eau et je repart, encore unedescente...je les appréhendais un peu, j'avais raison, mal au genou gauche,je m'accroche, la douleur est là, elle passe d'un endroit à un autre, mêmepas mal (c'est pas vrai, j'ai mal, je ne pense plus qu'à ça) et là, un angepasse, il s'appelle Jef, il me demande si ça va, si c'est ma premièreSaintélyon, on commence à discuter. Je suis un boulet pour lui mais il ne melâche pas. Encouragement, motivation, il me secoue même en me disant depenser à des choses positives (il a mal lui aussi, il a fait Nice-Cannes ilya un mois).56km, comme d'hab, manger, boire, Jef viens me voir et me dit de ne pasm'arrêter trop longtemps car sinon je ne repars pas. Nous voilà reparti(j'ai bu plein d'eau gazeuse!). Montée à Fourvière, heureusement que vousm'aviez prévenu, nous marchons en papotant, puis c'est reparti, l'impressionde courir comme une mamie, quelques KM de plat puis c'est la descente (aieouille les genoux!), la fin approche, j'ai mal mais le mental reprends ledessus. Jef s'accroche mais je vois bien à son visage qu'il a très mal. Ladescente est un enfer: marches, pavés, tout y est (mais le graal est au boutalors on avance).Ravito 63KM: nous ne nous arrêtons presque pas. Traversée du Rhône par lepont, descente des marches.Les quais: Jef craques, il n'avance plus et me dit va y. Hors de question!Tu m'a trainé pendant 10 bon KM, je ne vais pas te laisser là. On marche 100ou 200 m et je l'encourage, à mon tour de l'aider à penser à autre chose quela douleur (que je ne la sens presque plus- la magie du corps humain). 2fois nous marchons, puis repartons, je regarde ma montre et lui dit: On vale faire en moins de 9H, accroche toi!Virage à gauche, Gerland en vue, nous accélérons, entrée d u Gymnase, jecrois que je vais faire une crise de spasmophilie, je n'arrive plus àrespirer, l'émotion! Je me reprends et nous passons la ligne d'arrivée, maindans la main. Je l'ais fait, ou plutôt devrais-je dire nous l'avons fait.69KM.Fatiguée, heureuse, mal partout, fière.Merci à tous ceux qui on crû que je serai capable de le faire ( un spécial àChristian pour son soutien moral et à Marie, ma cop) et qui ont pris letemps de me lire, merci à mon mari et mes enfants (pour les heures passées àl'entrainement et qui étaient tout le temps avec moi) et merci à Jef que jen'ai pas revu après .Laurence Bordier6 décembre 2009-----
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