LE TELETHON 24 HEURES COMPTE RENDU D'ELIANE Organisation : ASCAN (Association Sportive et Culturelle de l’Assemblée Nationale) Les 4 & 5 décembre 2009 – 43 participants, 35(sur les 24h) : 1er : 192 km Je suis en 28è position avec 112,320km / 4èféminine sur 5 – + 4 équipes de 8 coureurs avec respectivement 252km, 248,2km, 221,8km, 204km Puisque les 24 heures de Villepreux ne se feront maintenant qu’une année sur deux, il me fallait cette année aller à la recherche d’une nouvelle épreuve. Ce fut chose faite rapidement, j’irais à Paris sur l’esplanade des Invalides courir sur un parcours de 1000 mètres environ. Là, c’est le jour de l’inscription ! Entre temps, tout change et voilà que le lieu n’est plus connu. Les autorisations pour courir aux Invalides ne sont pas acceptées, alors l’Ascan s’associe avec le Téléthon de la « Bourse et de la Finance », la course se déroulera au Jardin des Tuileries, Côté Place de la Concorde (sous la grande roue) mais sur un parcours plus petit (480mètres !). J’apprendrais plus tard, que les coureurs de la Bourse n’emprunteront pas le même parcours que nous-mêmes et que nous ne bénéficierons pas non plus de leurs locaux….). Je suis inscrite et je ne renonce pas pour autant, mais j’appréhende la distance je n’ai jamais couru sur une boucle si petite que celle-ci !! C’est l’occasion de m’y essayer... Je fais donc confiance à l’organisation, et puis je vois que dans la liste des inscrits se trouve Cédric (du JDM), je suis un peu rassurée, je me sens moins seule. Les newsletters qui affluent sur le site nous expliquent la logistique pour l’accueil des coureurs avec les emplacements prévus pour les vestiaires, coin repos, toilettes etc …. Cela ne me soucie pas plus, je suis habituée à Villepreux et je m’imagine le même contexte. C’est donc confiante que je pars ce vendredi dans l’après midi, Christian va m’accompagner, nous partons en métro c’est plus pratique. Arrivés tous les deux sur les lieux, 1h30 avant le départ, afin de bien prendre possession et repères du parcours, nous nous retrouvons dans une foule de monde autour de nous, mais nous trouvons la tente d’accueil avec les bénévoles très facilement tout de même. J’ai maintenant mon dossard (N°171) et nous nous dirigeons sur le parcours, Christian me conseille de suite d’aller installer mon sac avec tout ce qui me servira pour mener à bien cette épreuve, et, à notre grande déception, on apprend que pour tous locaux mis à notre disposition, nous devrons nous contenter de la tente de ravitaillements pour entreposer nos affaires !! Christian fait grise mine, c’est tout juste s’il n’a pas envie de faire demi tour et de me ramener à Saint Rémy. Moi je ne me démonte pas pour autant, bien que je sois tout de même un peu inquiète, parce que le temps ne s’annonce pas très lément ! Christian pose des questions, il n’y a pas d’endroits pour se reposer ? Si mais à 1,5km ! dans les locaux des gens de la Bourse, (en même temps, en discutant avec Cédric, nous nous disons que nous ne sommes pas venus pour nous reposer !) Christian me conseille de bien poser mon sac à l’abri sous la tente afin qu’il ne soit pas trop mouillé en cas de pluie, ce que je fais de ce pas. Bref, nous allons attendre patiemment les consignes avant le départ, qui se fera tout de même dans la joie avec La Marraine du Téléthon de Paris Corinne Touzet. Toute la foule part pour un tour d’honneur et bon nombre de Parisiens et Promeneurs vont entamer quelques tours avec les coureurs qui déjà prennent très au sérieux leur engagement de courir le plus de km possibles. Christian fera quelques tours avec moi avant de repartir, et déjà, les choses ne tournent pas très bien, à chaque passage devant les bénévoles pour le comptage des tours, c’est entonnoir et bouchons, tant pis il faut continuer… Le Parcours n’est pas déplaisant au demeurant, on tourne autour d’une marre de 200 mètres environ, moitié bétonnée, moitié sablonneuse (qui lors des différentes averses que nous allons essuyer deviendra une seconde marre, mais que nous ne pourrons éviter !), l’autre partie étant une ligne droite allée (100m) une ligne droite retour (100m) avec au bout de celle-ci un virage à pic que je prendrai plus de 200 fois et qui fera qu’à 15 heures je ne pourrais plus poser le pied à terre à cause du genou qui aura fait le même pivotement durant tout ce temps (après trois bon quart d’heures de kiné qui se trouvait sur place, les choses rentreront dans l’ordre pour pouvoir boucler à 18heures comme je le souhaitais…) Pour revenir au parcours, vu du ciel on peut dire qu’il est en forme de raquette (pour vous donner une idée). La première partie de la course se déroule pour le mieux, il fait même chaud, je pose mon Gortex, je sais que j’en aurais besoin plus tard. Il ne pleut pas, nous commençons à faire connaissance les uns les autres et l’ambiance est comme je l’aime, je remarque tout de même que les femmes sont très sérieuses et concentrées, ça n’est pas grave, les hommes sont là, et je vais d’emblée sympathiser avec trois ou quatre d’entre eux. On va pouvoir bien papoter et échanger nos impressions dans des courses communes que nous avons parcourues sûrement ensemble sans même nous rencontrer … Il y a Béatrice, qui accompagne son mari Albert venu très sérieusement faire des km beaucoup de km puisque ce sera le premier et qu’il courra jusqu’au bout et 192km, Béatrice, elle, va gentiment nous servir de soutien tout au long de cette nuit et même le lendemain, elle fera les photos, et nous aidera pour accéder tant bien que mal à nos vêtements et ravitaillements perso. Avec l’avancement de la course les bénévoles commencent à mieux s’organiser et le comptage des tours semblent avoir pris une routine qui convient à tous, on entend moins de réclamations au bouclage du tour. Il commence à faire plus frais vers 23heures, le vent se lève, il ne pleut toujours pas, tant mieux. Çà n’est pas le calme parfait sur le circuit, d’abord parce que dehors c’est très animé, avec la grand roue qui tourne devant nous toute éclairée, et qui ne s’éteindra que vers 2 ou 3 heures du matin, ensuite avec les sirènes de la Police, Ambulances ou autres répétées au moins toutes les 20mn et la circulation qui n’aura pas cessé de la nuit … Au dessus nous apercevons la Tour Eiffel qui change de couleurs à chaque instant, c’est grandiose !! Jean-Claude, Bernard et Roger sont mes trois compagnons de course, tous les trois retraités, mais avec un passé sportif qui ne tiendrait pas sur ces pages tellement il est impressionnant ! Je suis vraiment une gamine par rapport à eux trois, Jean-Claude m’annonce tout naturellement, qu’aujourd’hui c’est son 52è 24heures ! Et puis il se met à se confier et me raconter sa vie remplie d’émotions. Tout ceci me donne du courage pour continuer et me dire que je suis là pour mon plaisir et que je dois bien en profiter… Jean-Claude à couru 14 fois les 24heures d’Arceuil, l’organisateur de cette épreuve est là aussi, il me conseille de venir l’année prochaine en octobre en ironisant un peu sur l’organisation qui bien sûr est sûrement bien rodée puisque cette année était la 20ème édition de l’épreuve… Tout ça fait que le temps passe assez vite tout de même. La pluie est là, le vent, l’humidité et impossible de se changer, on ne peut pas accéder aux sacs qui sont maintenant stockés dans une flaque d’eau et boueuse (je réussirais tout de même à le récupérer et à l’envelopper dans une cape plastique que j’avais amenée pour la pluie et dont je n’ai pu me servir) j’ai les mains gelées, je réussis à changer de gants tout de même et je pense que je vais aller me réchauffer dans les toilettes qui sont situées environ à 200 mètres du circuit, (toilettes dont nous avons pu avoir accès après mille et mille tractations avec les vigiles qui nous les interdisaient) ce qui ne nous a pas gênés pour la nuit, mais qui était un problème le jour ! Les heures passent et le temps ne s’arrange pas pour autant, vers 10h du matin une tempête vient s’abattre sur nous avec rafales de vent et de pluie froide. Là, à ce moment là, si j’avais eu un téléphone à portée de mains, j’appelais Christian pour qu’il vienne me chercher, mais, un petit élan de courage me fait repartir. Les pieds trempés, des ampoules qui commencent à se manifester, mais, comme je n’ai pas couru comme je le souhaitais, je ne suis pas fatiguée, et je n’ai aucune douleur apparente, donc, j’oublie Christian et je repars de plus belles, et puis l’ambiance est sympathique, malgré le temps, il y a du monde dans ce jardin, les bénévoles mettent de l’ambiance et chaque tour que nous bouclons est acclamé par eux tous qui nous mettent du baume au cœur. Les ravitaillements sont bien pourvus et je n’ai aucun problème de ce côté-là, c’est une bonne chose ! Maintenant je n’ai plus qu’une idée en tête, attendre Christian qui m’a dit qu’il viendrait en milieu d’après midi pour terminer avec moi. Quand enfin je l’aperçois, je suis rassurée, le temps est mieux maintenant, il y a même eu un semblant de rayons de soleil, il y a beaucoup d’animations dans le jardin, notamment un orchestre Brésilien qui vient réchauffer les cœurs. Christian m’a rapporté un thermos de thé, il est le bienvenu. Evidemment, il me dit que je suis folle, avec un temps pareil, et des conditions telles ! C’est presque terminé, lui dis je, je dois aller jusqu’au bout maintenant. Il va faire une vingtaine de tours avec moi et je vais lui présenter mes acolytes avec qui il va bien discuter, il ne voit pas Cédric, je lui dis qu’il est parti au milieu de la nuit, il a couru 93km, il revient d’un ultra trail et n’a pas jugé prudent de continuer plus longtemps. C’est maintenant bientôt la fin, et je n’en peux plus mais je vois autour de moi les autres qui ont hâte de terminer aussi, maintenant, à part 2 ou 3 coureurs, tout le monde marche, enfin, certains même essaie de boucler leur tour tant bien que mal, comme moi d’ailleurs, dire qu’il faut que nous rentrions en métro, déjà, je me demande comment je vais faire ? ça y est le top fin est donné, je suis soulagée, on nous indique vestiaires et douches à 1,5km et remise des prix à 20h30, inutile de vous dire que pour moi c’est direct métro pour dodo. Dans la hâte, je dis au revoir à tous les charmants bénévoles qui m’ont aidée et soutenue, à mes compagnons de course, on échange nos adresses Internet pour les photos et les impressions après course, Christian m’aide à récupérer mes affaires, mais, au moment même de partir, je cherche en hâte une chaise pour m’asseoir, ça ne va pas très bien je sens que je m’en vais tomber, heureusement une femme me donne un sucre qu’elle mouille de menthe alcoolisée, d’emblée je récupère, attends quelques minutes avant de me lever et de repartir de bon pieds, enfin, si l’on peut dire, car je marche sur les orteils, car les talons sont tous cloqués !! Une foule dans le métro comme c’est impossible nous ramène à la réalité Parisienne et c’est incognito que Christian et moi reprenons le chemin inverse pour le retour à Saint Rémy. Mes impressions : un 24heures organisé à la hâte par des ultra fondus plein de bonne volonté et qui fait que tout un concours de circonstances n’a pu être mené à bien, mais qui dans l’ensemble s’est déroulé dans la bonne humeur, la volonté de courir pour une bonne cause et qui a tout de même rapporté 16 000 euros pour le téléthon !!
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